Comment repérer et accompagner la souffrance psychologique des adolescents ?
La souffrance psychologique touche de nombreux adolescents, à un âge où les bouleversements émotionnels et identitaires sont intenses. Pourtant, les signes de mal-être passent parfois inaperçus aux yeux de l'entourage. Environ 1 adolescent sur 8 présenterait des symptômes de détresse psychologique, selon le Haut Conseil de la Santé Publique. Face à ce constat préoccupant, il est essentiel de savoir repérer les signaux d'alerte et d'apporter des réponses adaptées. Liliane Holstein, psychanalyste dynamique et humaniste à Boulogne-Billancourt (92) et Saint-Etienne-l'Allier, nous éclaire sur cette problématique complexe.
Les signes qui doivent alerter
Plusieurs manifestations peuvent révéler une souffrance chez l'adolescent. Les changements émotionnels et comportementaux en sont souvent les premiers indices. Une tristesse persistante, une perte d'intérêt pour les activités habituelles, une irritabilité marquée ou encore des crises d'angoisse répétées sont autant de signes à prendre au sérieux.
Des difficultés peuvent aussi apparaître dans la sphère scolaire et sociale. Un adolescent qui décroche brutalement, manque les cours, entre en conflit avec ses camarades ou se replie sur lui-même doit attirer l'attention. Certains expriment leur mal-être à travers des plaintes somatiques récurrentes, comme des maux de tête ou de ventre.
Enfin, l'adoption de conduites à risques est souvent révélatrice d'une détresse sous-jacente. Consommation de substances psychoactives, scarifications, conduites sexuelles à risque... Autant de comportements qui traduisent une souffrance et appellent une réponse rapide.
Bon à savoir : La communication non verbale est un indicateur précieux. Un adolescent au regard fuyant, à la posture repliée ou anormalement silencieux peut exprimer un mal-être profond, même s'il peine à le verbaliser.
Exemple : Laura, 15 ans, a brutalement désinvesti sa passion pour la danse et se renferme sur elle-même. Ses résultats scolaires chutent, elle se plaint régulièrement de douleurs abdominales. Alertés, ses parents découvrent qu'elle subit un harcèlement de la part de certains camarades depuis son entrée au lycée.
Les facteurs de vulnérabilité à identifier
Pour mieux comprendre ces manifestations, il faut s'intéresser aux facteurs de risque. Certains adolescents présentent des vulnérabilités personnelles, liées à un tempérament anxieux, une faible estime de soi ou des antécédents familiaux de troubles psychiques. Les difficultés relationnelles et familiales jouent aussi un rôle majeur. Conflits parentaux, maltraitance, attachement insécure sont autant de terrains propices à l'émergence d'une souffrance.
Les événements de vie stressants constituent un autre facteur de risque. Un deuil, une maladie, le divorce des parents ou un déménagement peuvent profondément ébranler l'équilibre psychologique d'un adolescent. Sans oublier la pression scolaire et sociale, particulièrement forte à cet âge, entre exigences de réussite et influence des pairs.
A noter : Les réseaux sociaux peuvent intensifier certaines souffrances adolescentes, via les phénomènes de comparaison sociale, de harcèlement en ligne ou encore d'accès à des contenus anxiogènes. Une vigilance accrue s'impose face à ces nouveaux défis.
Instaurer un dialogue bienveillant
Pour aider un adolescent en souffrance, la première étape est d'instaurer un dialogue ouvert et bienveillant. Lui signifier qu'il peut s'exprimer sans crainte de jugement, que sa parole sera entendue et respectée. Il est essentiel de légitimer ses ressentis, sans les minimiser ni les dramatiser.
Liliane Holstein insiste sur l'importance d'impliquer l'entourage, en premier lieu les parents et l'équipe éducative. Travailler main dans la main permet de mettre en place des aménagements concrets, comme un allègement temporaire de l'emploi du temps scolaire. Le soutien du psychologue scolaire est souvent un précieux relais.
Il est crucial de distinguer les signes de souffrance passagers des signes d'un mal-être plus profond nécessitant une aide spécialisée.
Selon l'OMS, la dépression touche environ 4,7% des 15-19 ans dans le monde. En France, près d'un quart des adolescents présenteraient des signes anxieux ou dépressifs (INSERM).
Le roman "Le Monde de Charlie" de Stephen Chbosky explore avec justesse la souffrance adolescente, entre harcèlement scolaire et quête identitaire à cet âge charnière.
Mettre en place un suivi adapté
Dans de nombreux cas, une prise en charge médicale et psychologique s'avère nécessaire. Le médecin traitant est souvent le premier interlocuteur. Il pourra orienter l'adolescent vers des structures adaptées, comme un CMP ou une Maison des Adolescents. Un suivi psychothérapeutique régulier, individuel ou familial, permet d'explorer les racines de la souffrance et de mobiliser les ressources internes.
En parallèle, il est fondamental de veiller à l'équilibre de vie de l'adolescent. L'encourager à maintenir une activité physique régulière, des temps de loisirs et de détente. L'aider à développer son estime de lui-même, à travers la valorisation de ses compétences. Un étayage global pour restaurer un mieux-être durable.
Bon à savoir : Les groupes de parole entre pairs permettent de rompre l'isolement et de favoriser l'entraide entre adolescents traversant des difficultés similaires. C'est un levier thérapeutique précieux, complémentaire du suivi individuel.
Exemple : Théo, 16 ans, a perdu brutalement son père dans un accident de la route. Depuis, il présente des signes de dépression et d'angoisse invalidants. Avec l'aide de son médecin traitant, il intègre un groupe de parole pour adolescents endeuillés, animé par une association. Parallèlement, il démarre un suivi psychothérapeutique qui l'aide à élaborer ce traumatisme et à restaurer sa qualité de vie.
En conclusion, la souffrance psychologique des adolescents est une réalité à ne pas sous-estimer. Repérer les signes, comprendre les facteurs de risque et apporter des réponses coordonnées sont les clés d'un accompagnement réussi. En tant que psychanalyste, Liliane Holstein offre un espace d'écoute et de soin privilégié, alliant expertise et bienveillance. Son approche sur-mesure, à la croisée des enjeux psychiques et relationnels, aide les adolescents à surmonter leurs difficultés et à se réapproprier leur histoire. Si votre enfant traverse une période de mal-être, n'hésitez pas à solliciter un accompagnement adapté auprès de cette professionnelle expérimentée, dans son cabinet de Boulogne-Billancourt (92) ou de Saint-Etienne-l'Allier.
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